Nouvelle profession d’assistant en santé bucco-dentaire : un tournant pour l’organisation des cabinets dentaires

Le monde dentaire est en pleine mutation.
Après plusieurs années de débats sur la pénurie de chirurgiens-dentistes et la difficulté d’accès aux soins dans certaines régions, le gouvernement a validé la création d’une nouvelle profession : l’assistant en santé bucco-dentaire (ASBD).
Un métier intermédiaire entre l’assistant dentaire actuel et le praticien, destiné à soutenir les équipes, renforcer la prévention et fluidifier le parcours de soins.

Une évolution qui ne se limite pas à un changement de titre : elle redéfinit le fonctionnement quotidien des cabinets et la relation patient.

écran dentiste

Pourquoi une nouvelle profession ?

La pénurie de chirurgiens-dentistes n’est plus une hypothèse, c’est une réalité.
De nombreux départements français, notamment ruraux, manquent de praticiens. D’après les chiffres de la DREES (Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques), près de 6 millions de Français rencontrent des difficultés à obtenir un rendez-vous dentaire dans des délais raisonnables【source : drees.solidarites-sante.gouv.fr】.

Pour répondre à cette tension, la création d’un assistant en santé bucco-dentaire vise à permettre aux cabinets de mieux répartir les tâches :

  • Dégager du temps pour les praticiens.

  • Développer la prévention et l’éducation à la santé orale.

  • Améliorer la fluidité du parcours patient.

Le texte, porté par le ministère du Travail, de la Santé et des Solidarités, a été validé par décret et intégré dans le Code de la santé publique (article L. 4393-18-1 et suivants)【source : senat.fr – texte adopté n° 16 (2025-2026)】.

Les missions de l’assistant en santé bucco-dentaire

Cette nouvelle profession vient s’intercaler entre les missions de l’assistant dentaire qualifié et celles du chirurgien-dentiste.
L’ASBD sera autorisé à réaliser, sous la responsabilité et la supervision du praticien, plusieurs actes liés à la prévention, à l’éducation et à la préparation des soins :

  • Actes prophylactiques simples : nettoyage, application de vernis fluoré, conseils d’hygiène personnalisés.

  • Participation à la prévention collective : interventions dans les écoles, centres médico-sociaux, EHPAD.

  • Réalisation d’imagerie ou d’actes de diagnostic préparatoire (empreintes, clichés).

  • Suivi post-soin : contrôle de cicatrisation, rappels de bonnes pratiques.

Ce cadre s’inspire du modèle des hygienists anglo-saxons, qui depuis longtemps soutiennent le travail des praticiens tout en développant la pédagogie santé au sein du cabinet.

🎓 Selon le site officiel de l’Ordre national des chirurgiens-dentistes, ce métier constitue “une avancée attendue depuis plus de dix ans”, et doit “permettre de répondre aux besoins croissants de prévention et d’éducation bucco-dentaire dans un cadre sécurisé”【source : ordre-chirurgiens-dentistes.fr】.

Le secret : cohérence entre l’image, la voix et l’expérience vécue

Les patients remarquent plus qu’on ne le pense. Quand la voix du répondeur, l’écran de la salle d’attente et le ton du praticien sont cohérents, l’expérience devient fluide.
On perçoit le cabinet comme une équipe soudée, organisée et attentive, pas comme une succession d’intervenants pressés.

Cette continuité dans la communication crée une sensation de maîtrise et de sérénité. Elle donne envie de revenir.

Un nouvel équilibre dans les cabinets

➜ Du soin curatif à la prévention active

Cette réforme confirme un changement de paradigme : le cabinet dentaire n’est plus centré uniquement sur la réparation, mais sur la prévention continue.
Avec un ASBD dans l’équipe, les chirurgiens-dentistes peuvent se concentrer sur les actes complexes, pendant que l’assistant en santé bucco-dentaire anime la dimension éducative et préventive.

Cela ouvre la voie à de nouveaux modèles d’organisation :

  • Création de “créneaux prévention” dans la journée.

  • Suivi plus régulier des enfants, adolescents et seniors.

  • Meilleure délégation des soins simples et répétitifs.

➜ Une communication patient enrichie

L’ASBD devient aussi un médiateur entre le praticien et le patient.
Il dispose du temps nécessaire pour expliquer, rassurer et accompagner.
Cette présence supplémentaire renforce la pédagogie et allège la charge mentale du praticien.

Une formation dédiée et encadrée

Le décret prévoit une formation spécifique pour accéder au statut d’assistant en santé bucco-dentaire.
Selon les premières informations disponibles :

  • La formation durerait environ 18 mois, alternant cours théoriques et pratique clinique.

  • Elle serait accessible aux assistants dentaires qualifiés (niveau V) souhaitant évoluer vers un niveau 6 (bac + 3).

  • Les compétences seraient centrées sur la prophylaxie, la prévention, la pédagogie et les techniques d’assistance avancée.

Des centres de formation comme l’AFPPCD, le CFA des métiers dentaires et plusieurs universités de santé publique devraient ouvrir ces cursus dès 2026【source : dynamiquedentaire.com】.

Cette montée en compétences représente aussi une revalorisation de la filière assistanat dentaire, souvent sous-estimée dans le parcours de soins.

Ce que cette évolution change pour les cabinets

1. Une meilleure gestion du temps

L’introduction de ce nouveau rôle permettra de réduire les goulets d’étranglement dans les plannings.
Les praticiens délégueront certaines tâches techniques ou éducatives, libérant ainsi du temps pour les actes cliniques.
Cela améliore la productivité sans altérer la qualité de la relation patient.

2. Une expérience patient plus complète

Les patients profiteront d’un accompagnement renforcé : plus d’explications, de suivi, et une écoute plus disponible.
Un cabinet bien organisé autour du triptyque praticien / assistant dentaire / ASBD offrira une continuité de soin et d’attention, de la première prise de contact jusqu’au suivi post-soin.

3. Un rôle accru dans la prévention locale

Avec du personnel formé à la communication et à l’éducation, les cabinets peuvent s’impliquer dans des actions locales de santé publique :

  • animations scolaires sur le brossage,

  • ateliers en EHPAD,

  • participation à la Journée mondiale de la santé bucco-dentaire.

Les cabinets deviennent ainsi des acteurs visibles et légitimes de prévention, au-delà du soin individuel.

L’impact sur la communication et l’image du cabinet

Le renforcement du rôle préventif change aussi la manière dont les cabinets communiquent.
Le message n’est plus : “Venez quand ça fait mal”, mais “Nous vous accompagnons pour que ça n’arrive pas.”

Cela demande une communication claire, cohérente et pédagogique :

  • des messages d’accueil téléphonique adaptés (“Pensez à votre rendez-vous de prévention M’T dents”),

  • des écrans de salle d’attente diffusant des séquences d’éducation orale,

  • une charte de ton et de contenu alignée sur la mission de prévention.

C’est précisément là que des solutions comme celles de Voxelis trouvent leur sens : faire du temps d’attente et du premier contact téléphonique un prolongement naturel du travail de prévention mené au fauteuil.

Une opportunité pour repenser la place de chaque acteur

Cette réforme rééquilibre les responsabilités au sein du cabinet.
Loin de créer une hiérarchie rigide, elle invite à une coopération étroite entre praticiens, assistants et ASBD.

Les cabinets pourront :

  • repenser leur circuit patient,

  • redéfinir les rôles selon les compétences,

  • et valoriser chaque maillon de la chaîne du soin.

En clair : un cabinet plus fluide, plus humain, et plus ancré dans sa mission de santé publique.

Les limites et points de vigilance

Toute réforme implique des questions :

  • Quelle sera la rémunération des ASBD ?

  • Les formations seront-elles accessibles partout ?

  • Comment garantir une coordination efficace sans surcharge administrative ?

Ces points restent à préciser dans les textes d’application et conventions collectives, en cours de négociation avec les syndicats professionnels et l’Ordre national.

Mais le signal est fort : la France suit enfin une tendance déjà présente dans la plupart des pays européens, où les assistants d’hygiène dentaire jouent un rôle clé dans la prévention.

Conclusion

La création du métier d’assistant en santé bucco-dentaire marque une évolution majeure pour la profession.
En renforçant la prévention, elle contribue à désengorger les cabinets, à éduquer les patients et à rendre la santé orale plus accessible.

Pour les praticiens, c’est une opportunité d’améliorer l’organisation du travail et la qualité de la relation patient.
Pour les patients, c’est la promesse d’une écoute et d’un accompagnement plus humain.
Et pour l’ensemble du système de santé, c’est un pas concret vers une vision plus préventive et moins curative de la médecine dentaire.

L’avenir des cabinets se dessine donc dans cette alliance entre compétence, pédagogie et communication.
Une dynamique que des solutions comme Voxelis, à travers leurs outils visuels et vocaux, contribuent déjà à accompagner.